Le corps dans la main

Du Chiendent dans la tête

 

 

 

 

 

J'ai du chiendent dans la tête

Plus personne ne se parle

Et les cons se promènent dans les rues. 

Et je me fond parmis eux avec mon sourire en blanc et noir.

Personne ne se parle plus

Le chiendent dans ma tête fait des pousses

Me sort par les yeux et par les narines

Et les couples enlacés au tapage silencieux

Et les bottes sur le pavé qui font jaillir les vers

De gros vers annelés jaunes qui sautent comme des carpes.

Bientôt le chiendent pollénise

Et j'aperçois de temps à autre sous un galure flasque

Une tige verte éhontée surgissant d'une oreille.

Tiens, lui aussi a du chiendent dans la tête. 

Et de toutes ces considérations végétales je me brouille

Nous mettons des cache-nez

Les compost débordent de floraisons tuées

Nous élaguons les pousses qui se hasardent au monde

Alors que bien au chaud sur le fumier penseur

Le chiendent à l'étroit replie ses racines.

Parfois on peut voir un rhizome vert dans le fond de mes yeux

Là où le blanc est clair, des entrelacs éclosent.

Plus personne ne se parle.

Au printemps le chiendent fait des fleurs 

La botanique folâtre tire mes zygomatiques

Mais personne ne parle plus

A l'ombre des frondaisons

Et la plante folle croît

Dans l'espace de mon crâne

Avec ses petits poings qui rêvent d'y faire un trou.

 

 

 

 

 

 

inspiration Boris Vian, que je relis ces temps..

 



21/01/2012
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