Le corps dans la main

Juillet 2011

2 Juillet :  plus petite, j'adorais la période ou les routes sentent les foins coupés, ou les moissons riment avec l'arrivée à grand pas des vacances, comme une sorte de ritournelle séculaire qui arrive encore à toucher les petits gosses d'aujourd'hui avec leurs baskets et leurs gadgets. Là, maintenant, j'ai un regain de ce sentiment d'enfance : les examens sont bouclés et la promesse de partir est imminente....Alors, j'ai fêté ça à ma façon avec une crise..... la dernière avant 2 mois. Fussent-ils mes meilleurs amis, je ne leur montrerai pas le singe dans son numéro de cirque. Bien sur, ça me fait trembler de trouille. Bien sûr, ça va être difficile. Dans la solitude on peut s'abandonner, on peut s'alanguir, on peut s'étaler...on ne doit pas, mais on peut. Là non. 24h de présence.

Putain de bordel. Je ne sais pas si je suis plus angoissée ou plus fébrile. Mes mains font des sauts de carpe. Mon corps crie à la vie comme on crierait "à l'eau!".

 

 

  

9 juillet :  Lorsque je me regarde dans la glace, je demande à mon reflet comme un réflexe « qui es-tu ? »Dans un sourire mauvais, je réponds tantôt « une grosse anorexique » «une pauvre merde » « une bombe » « une pétasse » « bordel, j’avais dis que j’arrêtais de me poser cette question débile ».

Il n’empêche, le mot qui vient le plus fréquemment est « une grosse anorexique ». C’est le substantif qui agit comme un soufflet, celui qui signifie enfer, démons et orgies malheureuses, c’est le plus connoté, c’est le plus acre. Et il faut croire que c’est celui que je préfère me répéter, avec une fierté destructrice et stupide. Oui, c’est ça, je suis un estomac infâme, incapable d’être jamais vide.  Je rôde dans les cuisines, j’épie les gens qui mangent, avec une délectation mêlée de dégout…rien, toujours rien, puis le péché vengeur, l’abandon au fouet des pulsions gargantuesques.

 

 

   

27 juillet : sang, sueur et larmes, mes vacances ne le sont pas sur le plan psychologique. Bien sur, c'est toujours pareil, mais là j'avais espéré autre chose. Parceque c'était eux, comme dirait une chanson à la noix. A l'autre bout du monde je trouve une autre famille, et je me rend compte que ce n'est pas ma famille, ma vie qui m'exècrent ; c'est l'humain, c'est la promiscuité fortuite..je suis êtrophobe,pathologique. Encore un oiseau qui s'écrase en plein vol. Raté. Qui plus est, mon bracelet d'Ana ne m'est plus d'aucun secours. Fond du fond.

 



04/07/2011
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