Le corps dans la main

La boulimie pour les nuls

On sait tous plus ou moins ce que c'est, et encore.

Avant, je veux dire avant de savoir expérimentalement ce que c'était, j'avais de la boulimie un cliché pitoyable : des gros qui ne pensent qu'à se goinfrer et incapables de se dominer, qui me faisaient horreur, petit squelette orgueilleux que j'étais.

Et puis j'ai compris que ce n'était pas forcément le cas : qu'on n'était pas forcément gros et gras, premièrement...qu'on était pas non plus sans volonté, deuxièment, que ce n'était pas une négligence vis à vis de la nourriture qui échappait à la conscience mais que c'était un état provoqué, et finalement que se faire gerber est un acte qui demande en soi du courage.

Ne jamais dire jamais. Ne jamais croire qu'on a un aura de fierté protectrice qui nous protège.

Un petit résumé pêché sur le site d'Autrement..parceque mêmes si on le sait, ça rassure de voir les choses écrites, posées, admises comme symptôme. Même si c'est nous qui les déclenchons.

 

source : Association Autrement 2007


Pour résumer :  La boulimie est un besoin irrépressible de consommer une grande quantité d'aliments par crises. La boulimie est la réponse neurophysiologique à une volonté active de maigrir, alors même que le poids est normal. C'est cette restriction alimentaire à ' tout prix' qui conduit au besoin irrépressible de manger en dehors des repas, et donc à la première crise.

La crise apporte un soulagement à l'angoisse chez plus d'un malade sur trois et un état  dépressif larvé chez plus d'un malade sur deux. Mais au rebours, la succession des crises favorise nettement un état dépressif qui peut parfois être très invalidant. Dans cet enchaînement, le rôle de facteurs nutritionnels et alimentaires est souvent oubliés.

 

 

 

La crise :  C'est l'ingestion en un temps court d'une grande quantité d'aliments, sans plaisir, ni faim, ni rassasiement, avec un sentiment intense de perdre tout contrôle et de dégoût de soi qui induit quasiment constamment des vomissements et une grande culpabilité.

 

Les mécanismes : C'est initialement soit un état anxieux, soit un état dépressif que le malade refuse à admettre, soit un besoin de maigrir 'à tout prix', soit l'association à un degrés divers de ces trois facteurs.

 

Au cas par cas :  La personne anxieuse cherche une solution à son angoisse. C'est à dire qu'elle aspire à une diminution de celle-ci, sans pour autant chercher la cause. Chez l'homme, les solutions archaïques sont souvent comportementales: agitation, danse, excitation, activité physique soutenue ou conduites d'addiction. face à l'angoisse, l'homme choisit plus souvent l'alcool et la femme la boulimie. La répétition des crises, le caractère souvent ritualisé de ces crises chez certaines personnes 'détourne' le cerveau de l'état anxieux et le font oublier. les idées obsessionnelles qui accompagnent la boulimie chez beaucoup de malades ajoutent aussi ce détournement de la pensée à ne plus se sentir anxieux. Ce que nous avons dit de l'angoisse s'applique en partie pour l'état dépressif. La crise crée un état d'excitation qui rend moins perceptible pour le cerveau l'état dépressif sous-jacent. Le fait de faire "acte de..." (ici mangeur) donne au cerveau l'idée qu'il fait quelque chose (chercher la solution au vide qu'il ressent) et, de ce fait, diminue le ressenti de dépression. mais dans tous les cas de figures ci-dessus, la dépression n'a pas disparu ni traitée: elle est moins ressentie. (C'est l'anesthésie du frigo...)

 

 

Les conséquences:  La crise induit un état d'action (mettre en bouche et avaler rapidement) qui se termine par un vomissement. Il en découle des conséquences négatives :

 

D'un point de vue neurophysiologique : elle crée un état d'attente de nourriture qui n'est pas comblé du fait du vomissement. Donc elle génère de la frustration et ceci même au retour de l'état dépressif. L'homme a du plaisir à manger et le fait de se retirer "le pain de la bouche" est frustrant. peut être même est- ce vécu comme une agression ?

 

D'un point de vue physiologique nutritionnel : Elle crée un état de manque : carence en énergie ressentie par l'organisme et le cerveau comme un danger (d'où l'angoisse qui en résulte); carence en potassium responsable de dysfonctionnement neuromusculaire (palpitations). Mais aussi carences en minéraux, acides gras et acides animés (lipides protéines) essentiels que l'organisme peut ressentir comme un danger et un manque. (...) "

 

 

 

 

 



08/09/2011
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