Le corps dans la main

Perdre l'équilibre.

 

Perte d'équilibre ? qu'est ce que ça signifie? elle nous parle du fonctionnement de l'oreille interne maintenant?

Cette perte d'équilibre là, c'est celui de l'équilibre alimentaire : c'est changer son style de vie pour diverses raisons, voulues ou non d'ailleurs, qui font prendre de nouvelles habitudes alimentaires néfastes.

Oui, dans un premier temps ce ne sont que des habitudes.

 

 



Par exemple, passer de nombreuses heures devant la télévision ou l'ordinateur peut donner un mode de vie décalé, voire sans horaires, affranchi du lever, du coucher et des repas..alors on mange de même, sans horaires, et le risque est de manger davantage,par automatisme et parcequ'oin ne sait plus ou on est, quand on est, dès que l'on a faim.

Autre exemple , paser d'un mode de vie familial à un mode de vie étudiant, en coloc', ou mieux seul. La liberté absolue doit être testée pour les repas aussi, jouissance du nouveau sentiment oblige. D'abord bien sur il ya le point de vue pratique : il faut faire du facile, rapide et pas cher.

Oui, certes, mais c'est plus l'aspect "je mange ce que je veux, personne ne me voit ni ne me surveille" la volonté de se faire plaisir d'abord, qui se mue en plaisir malsain de "malbouffer" ensuite. Bien sur on peut lier cette faiblesse avec le départ du cocon familial, mais c'est trop facile. Cet appétit de fringales et de voraceries interdites a été sagement brimé JUSQU'ALORS_ ce qui signifie qu'il était bien là_ et les conditions pratiques assorties au sentiment de liberté gagnée font perdre les inhibitions restantes.

Beaucoup de jeunes filles développent leur boulimie à ce tournant là. Je ne dis pas qu'il le crée, attention, mais qu'il lui permet de s'exprimer. 

Ca peut être également un divorce, les parents sont moins là, la grande soeur qui quitte la maison, etc... ces siuations ont en commun le fait qu'elles accroissent le sentiment de liberté : "maintenant c'est moi la grande" "je suis enfin seule " et laisse le champ libre aux interdits. Ben oui, parceque manger est un interdit. Pas seulement pour les régimeuses, mais pour  chaque occidental lambda matraqué de publicité pour les régimes et dont les placards croulent sous la bouffe. 

 

 

 


 

Puis vient le temps ou l'habitude, encore inoffensive parcequ'on ne s'en rend pas vraiment compte, parcequ'on n'en voit pas encore les conséquences, parcequ'on n'y est pas attentif, vient le temps ou cette habitude donc devient un réflexe

Avez-vous le reflexe d'ouvrir le réfrigérateur à chaque fois que vous entrez dans la cuisine? Avez-vous le réflexe de vous "caler" dès que vous ressenter un peu la faim?Avez -vous le réflexe de choisir tel ou tel aliment le plus souvent possible parceque vous l'associez à un plaisir particulier?

Qui dit réflexe dit que lorsqu'il est contrarié, on ne tarde pas à ressentir injustice, frustration.. et ON VA CHERCHER à reproduire le réflexe-plaisir. Paf, un pied dans l'engrenage : on cherche la situation, ça devient encore plus délectable, par les circonstances, parceque c'est nouveau, anciennement interdit ou rare. C'est la phase dans laquelle on goûte à la drogue. C'est bon, ça nous plait. Le sentiment d'interdit qu'il reste nous procure l'adrénaline suffisante pour confondre le plaisir apporté par la nourriture et celui apporté par la situation. Première étape franchie, les autres on les connaît.

 

 

 

Bien sur, tous les comportements alimentaires un tant soit peu chroniques ne conduisent pas aux TCA et à la boulimie... mais l'expression d'un comportement permis par la sensation de liberté, le comportement dans lequel "on se lâche" hors de la sphère de bonne conduite est un appel d'air dangereux. D'autant plus dangereux que c'est trop tard, disons alors un dépistage. 

 

 

Maintenant, il est agréable de croire que, à l'inverse, un autre changement de mode de vie peut réverser ce comportement. Mais ce n'est pas si simple. Parceque dans la phase de maladie, que ce soit anorexie ou boulimie, on réfléchit, on décortique, on se renseigne, on analyse. Et tous les rouages nous apparaissent si détaillée que plus en n'est ni simple ni naturel : on ne croit plus au cours des choses. On est des machines lucides incapables de retrouver la spontanéité

Je pense que ce que raconte n'est pas uniquement valable pour moi..pas pour toutes je ne dis pas, mais pour un certain nombre d'entre vous.


Alors que dire pour conclure? 

"En prévention des TCA, vivez dans une petite bulle de stabilité, ne soyez jamais seul, ne prenez jamais de risques, ne changez jamais de cap"?

Bien sur que non.

"Lorsque les troubles sont déclenchés, cessez de vous posez de questions et prenz un mode de vie responsable et fluide ou la nourriture n'est qu'un accessoire"?

Idéalement oui, mais autant décider de vivre sur Mars. Parceque changer, arrêter, se contrôler, être normal(e), on le décide chaque matin au réveil.

Ca a déjà marché pour vous?

 



20/08/2011
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