Le corps dans la main

Unsatisfied

 

 

 

Errances équivoques. On veut être aveugle pour se croire le plus à plaindre. Tous autant que nous sommes.

En russe, "mariage" et "erreur" ne sont qu'un  même mot. Je suis sure que Vodka et oubli aussi. Ils ont le sens de l'analogie.

Parler? par politesse? par convenance? autant de mots que je tiens en horreur, qui m'évoquent des goulags et des propagandes sournoises. Parler, à quoi bon? pourquoi faire? pour parler de quoi? de soi? oui, alors, je peux vous parler.. Mais ne prétendez pas que ça vous intéresse encore si par malheur je m'écarte de ce qui vous est connu. Tout autre sujet que soi est forcé. Les gens ne maitrisent qu'un seul sujet : eux-mêmes. C'est l'unique conversation qui les intéresse vraiment, le reste n'est que bagatelle.  Pire : parfois même ce sujet là leur échappe. Discussion doit être le même mot que autobiographie ou que banalités en Russe. 

Vous riez lorsqu’on vous parle d’existentiel ? vous ne riez plus lorsqu’on vous parle d’IVG ou de recherche médicale.  C’est pareil, c’est de la mort dont on parle. De la lutte morbide et jamais remise en cause pour rester les pieds sur terre. Durer, abréger, améliorer, satisfaire. Ne pas savoir ce que l’on veut à l’échelle d’une civilisation. Et continuer à se chercher, à croire connaître les autres, mais scruter le reflet que l’on peut trouver dans un ragrd, une flaque, une fontaine, un enfant. Celui qui sait tout de lui est à l'aube de sa mort, réelle ou spirituelle. Ce qui fait continuer à vivre, c'est l'espoir de se trouver, de se rencontrer, âme toutes voiles dehors . Dans l’hypothèse farfelue que vous sachiez qui vous êtes, vous n'auriez pas conscience de cet inespéré savoir et continuerez de chercher comme un pauvre hère un graal dans votre poche.

Cultiver l'espoir pour ne pas laisser le jardin vide, c'est médiocre.

L’insatisfaction est le moteur de la vie, du progrès, de la survie même  du genre humain. Cest une condamnation pour les uns, qui ne sert hélas que peu aux autres.

Bien sur, on pourra toujours trouver quelque chose de subjectivement satisfaisant. Subjectivement, petitement.

Et il y a des subjectivités plus apparentes que d'autres. Des indulgences pathétiques. Des non-rêveurs trop vite satisfaits.

Etre borné par la désillusion, est-ce un carcan ou une vérité?



01/11/2011
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