Le corps dans la main

Zoom sur les cellules adipeuses parceque pour les réduire efficacement, il faut comprendre leur fonctionnement : les tissus graisseux sont hautement dynamiques c'est à dire constamment utilisés et resynthétisés. Pour les réduire efficacement, il faut comprendre par quoi et pour quoi ils sont régulés.

Tout d'abord, le nom véritable des cellules graisseuses est "adipocytes". Il en existe 2 sortes : les adipocytes bruns et les blancs. Ce sont les blancs qui constituent les réserves (à éliminer..), ce sont eux qui vont nous interresser.

Localisation : le tissu adipeux blanc représente 15 à 20 % du poids de l'adulte (d'IMC "normal").Il se trouve dans : 

1). le panicule adipeux sous-cutané (= la graisse sous la peau), diffus et régulier chez le fœtus et le nouveau-né, prédominant sur la nuque et les épaules chez l’homme, sur la poitrine, les hanches, les cuisses et les fesses chez la femme.

2). les régions profondes.

3). les orbites, les paumes et face palmaire des doigts, les plantes et face plantaire des orteils. Les deux premières localisations correspondent à des réserves énergétiques qui fondent lors du jeûne, alors que la troisième joue un rôle de soutien et de protection mécanique et est peu sensible au jeûne.

Forme : Les adipocytes de la graisse blanche sont des cellules sphériques, d’un diamètre d’environ une centaine de micromètres voire plus. Leur cytoplasme renferme une volumineuse vacuole lipidique unique (triglycérides). C'est à dire que la majorité de l'espace de la cellule est occupé par une poche de stockage pour les molécules de graisse. Il ne s'agit pas d'une cellule qui est parasitée, ou dans laquelle la graisse s'infiltre, c'est une cellule crée pour le stockage.

Rôles et mécanisme : L’adipocyte blanc assure la synthèse, le stockage et la libération des lipides. En gros comprenez que en période qui suit les repas sa synthèse est stimulée (par l'insuline) et en période de jeune (ce qui signifie dès 3 h après les repas) sa combustion est stimulée (par le glucagon ou l'adrénaline), elles libèrent les lipides qu'elles contiennent pour qu'ils soient utilisés comme fuel par l'organisme.

Le stockage des lipides se fait sous forme de triglycérides. Le tissu adipeux blanc renferme la quasi-totalité des triglycérides stockés dans l’organisme ; il représente, de ce fait, une des plus importantes réserves énergétiques de l’organisme. C’est à cette réserve que l’organisme fait appel lorsque les réserves de glucides sont épuisées (jeûne, efforts physiques, lutte contre le froid, etc.), ou inutilisables (diabète grave).

L’hydrolyse des triglycérides (ou lipolyse, comprenez la combustion des molécules de graisse) libère dans le sang des acides gras non estérifiés.

La lipolyse est due à l’action de deux lipases (enzymes qui dégradent la molécule) présentes dans les adipocytes et qui sont activées par des hormones (adrénaline et noradrénaline, qu’il s’agisse des hormones médullo-surrénaliennes ou des transmetteurs venus des terminaisons sympathiques). Les adipocytes possèdent des récepteurs spécifiques pour ces hormones, ils ne sont exprimés que dans les tissus cibles. Il s'agit principalement du récepteur béta-3-adrénergique,un récepteur de l’adrénaline et de la noradrénaline, principalement exprimé dans les adipocytes et dans le tube digestif.

Une fois les lipides libérés et hydrolysés, les acides gras non estérifiés produits sont libérés dans le sang. Ils sont véhiculés jusqu'aux cellules qui ont besoin d'énergie. Cette forme là de la molécule n'est pas stockable, j'insiste. Elle est donc "inoffensive", cellulitairement parlant. 

La leptine : l’adipocyte blanc est également une cellule sécrétrice (endocrine et auto-paracrine, hum hum)

L’adipocyte sécrète une hormone, la leptine, produit du gène Ob, qui au niveau de l’hypothalamus régule l’appétit. La proteine Ob modère l'envie/le besoin ressenti de manger. (nb: chez la souris, la mutation du gène ob est responsable, à l’état homozygote, d’une obésité génétique, c'est àé dire que si la proteine régulatrice n'est pas produite, la prise alimentaire est incontrôlée et les sujets grossissent.) 

Ce gène Ob est exprimé dans le tissu adipeux et son expression fait produire la proteine Ob ( la leptine chez l'homme ) dans les adipocytes. Elle est ensuite transportée dans le sang pour agir au niveau de récepteurs situés dans certains neurones de l’hypothalamus.

La leptine se comporte comme une hormone de satiété, agissant en régulant l’appétit en fonction de la masse de tissu adipeux, par un rétro-contrôle hypothalamique. Au niveau de cette boucle régulatrice de la prise alimentaire, la leptine active la voie anorexigène (qui coupe la faim) et inhibe la voie orexigène (qui ouvre l’appétit).