Le corps dans la main

Aphorismes aux absents

 

Être en vie - tout à coup je suis frappé par l'étrangeté de cette expression, comme si elle ne s'appliquait à personne. 
De l'inconvénient d'être né, EM Cioran

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L'interminable est la spécialité des indécis. 
De l'inconvénient d'être né, EM Cioran

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Ce n'est pas par le génie, c'est par la souffrance, par elle seule, qu'on cesse d'être une marionette.

EM Cioran

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La dignité est matériellement impossible, pour nous qui traînons le fardeau du biologique. 

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Etre solitaire, c’est avouer sa solitude, c’est la regarder en face. Au fond on est toujours tout seul. Il y a les lâches et les misanthropes.

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L'amour,c'est de l'hypochondrie affective.

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Je parle pour ne rien dire, j'existe pour ne pas vivre. J'ai peur de n'exister que pour moi-même.

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L’appel du ventre ne suit pas les mêmes lois que la foi de vivre.

 

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Les pessimistes sont les modérateurs de ce monde


J'ai décidé de mourir à 24 ans. D'ici là, pourquoi s'échiner à construire un CV qui ne sera qu'une épitaphe?

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Pour vivre, il faut avoir la certitude de ne pas avoir de lendemain, s'affranchir de l'épargne mesquine de son futur.

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Sans pensée extrêmiste, sans désirs immoraux, l'homme est fade.

 

 

 L'extrêmisme ne se satisfait jamais d'un seul extrême. 


 

 



 


Ecrire est le seul moyen de ralentir mon monologue intérieur, de ne pas le laisser pourrir et se putréfier en ritournelle suppliante.

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Ma pensée se déroule, ligne par ligne, à l'irrémédiable présent, sans qu'on puisse y revenir.  

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S'exprimer précisément n’est pas une nécessité absolue. Le "je vois ce que tu veux dire" a parfois plus d'impact. Je préfère croire au pouvoir du non-clairement dit.

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Je cuisine du caviar verbal.

En la littérature classique je crois trouver une légitimité à mes ampoules.

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Le hachoir des mots illustre celui de la vie. Pas de sens, des épisodes qui s'enchaînent comme des coups de fouets, entrecoupés de temps de latence inutiles.

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Dire les choses permet de s’autocensurer lorsqu’on y repense : c’est une arme anti-radotage.


 

 


 

 

 

 

 La femme,toute moderne qu'elle soit, ne renie pas son rôle de pondeuse.

 

En amour, les métaphores pédantes évitent la ridicule platitude des discussions logistiques.

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J’ai une vision saine de l’amour : l’amour sanitaire.

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Les baisers imaginés sont encore plus volés que les autres.

 

 

 

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Le pardon vient à l’usure, lorsque la flamme de la haine s’est éteinte, et que la raison ne suffir pas à animer une colère suffisante.

 

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Prononcer son nom éveille dans ma bouche une sensation étrange. Tant de fois j’y ai pensé, tant de fois j’y ai rêvé sans le vouloir.


 

 


 



 

 


 

La maladresse est la mère de tous les vices.

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Ces gens pour qui on ne peut s'empêcher d'avoir une estime instinctive : professeurs, amis, soignants, parents, infirmiers, rien n'est plus détestable que se rendre compte de leur sourde stupidité. 

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Toutes les conneries ne se valent pas. La stupidité lucide, la provocation et l'outrage sans équivoque me paraissent beaucoup plus légitimes. 

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L’alcool, les femmes, tous ces vices récurrents ne sont rien face à celui sous-jacent du désespoir. Aucune cure ne peut l’ébranler. 

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Le point commun entre le meurtre, le sourire et l’emmerdement ? c’est en l’absence de mobile qu’ils  peuvent être parfaits. 

 

 

 

 

 


 

 

 

La brutalité d’une pensée prouve qu’elle est inhérente. Dieu seul sait ce qui se passe dans nos cerveaux. Quand une pensée parvient à la conscience, elle a déjà parcouru bien des chemins.

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Ma conception de la science est  existencielle.. Mon seul but est l'illumination, la transcendance de retrouver l'âme humaine au fond d'une éprouvette. Le progrès technique n'est qu'une conséquence dérisoire.

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J'ai toujours haït cette approche appliquée avec laquelle on présente la philosophie aux scientifiques, ces débats de caniveau ou l'on  parle d'homéopathie et de superstitions. Ni abstrait ni utile, un juste milieu convenu ,contre-nature et étouffant.

 

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Le kitsch de la computation est sans pareil. Savamment élaborée, elle approxime et déguise des réalités en périphrases graphiques pour se donner l'illusion d'en connaître les ressorts. 

 

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Soit on opte pour l'abstrait et les mathématiques, soit pour le concret du vivant. La physique est un entre-deux inacceptable. 

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J’ai de la sympathie pour ces mathématiciens qui prouvent que certains points sont indémontrables. C’est beaucoup plus rassurant quand on ne trouve pas la réponse de quelque chose qui ne pourra jamais être prouvé.

 

 



 


 

 

 

 

 

La lassitude est un coussin ergonomique, on y trouve un certain confort.

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Le stress post traumatique du véritable ennui ne s'efface jamais.

 

 

 

 

 

 

 


 



05/11/2011
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