Le corps dans la main

Antonin Artaud, le Pèse-Nerf et autres textes

 


Citations relevées à la lecture d'Artaud, avec qui je me sens non en symbiose mais en possible compréhension. Ses textes descriptifs de son intérieur, dépourvus de vulgarité pour des sujets intimes qui pourraient être rasoirs mais qui au contraire laissent présager toute l'intensité mortelle derrière ses lignes, sonvide-sa pensée-la conscience de sa pensée- oui tout ça effleure mes entrailles. Je comprends à présent pourquoi on le dit t l'écrivain d'une jeunesse en hargne ; j'ajouterai qu'il est l'écrivain des hommes tourmentés par leur cerveau. En fait, pourquoi ne le sommes nous pas tous? Pourquoi la conscience cette plaie, et la sensation physique de la pensée semble-t'elle si anecdotique?

Chez Artaud, le vocable organique est récurrent, il nous parle des viscères, du corps, ces entraves. Il nous parle de tous les possibles auquel il n'a pas le droit, par son vide et sa condamnation. Artaud, cher taré, ta souffrance t'aura au moins ouvert les portes de la reconnaissance. Mais t'as t'on bien compris?

 

 

 

"Les limbes d'un cauchemard d'os et de muscles, avec le sentiment des fonctions stomachales qui claquent comme un drapeau dans les phosphorescences de l'orage [...]. Je suis un homme par mes mains et par mes pieds, mon ventre, mon coeur de viande, mon estomac dont les noeuds me rejoignent à la putréfaction de la vie."

A.Artaud, fragments d'un journal d'Enfer.


 

"Je vois dans le fait de jeter le dé et de me lancer dans l'affirmation d'une vérité pressentie, si aléatoire soit-elle, toute la raison de ma vie."

A.Artaud, fragments d'un journal d'Enfer.


 

"Je suis définitivement à côté de la vie"

A.Artaud, fragments d'un journal d'Enfer.


 

"Je ne souhaite qu'une chose : me refaire."

A Artaud, le Pèse-Nerf


 

"Par le suicide, je réintroduis mon dessin dans la nature, je donne pour la première fois aux choses la forme de ma volonté. Je me délivre de ce conditionnement de mes organes si mal ajustés avec mon moi."

A.Artaud, Sur le Suicide.



" La vie n'a aucune espèce d'existence choisie, consentie, déterminée."

A.Artaud, Sur le Suicide.

 

 

"Je ne puis ni mourir ni vivre, ni ne pas désirer de mourir ou de vivre. Et tous les hommes sont comme moi."

A.Artaud, Sur le Suicide.


 

"La vie va se faire, les événements se dérouler, les conflits spirituels se résoudre, et je n'y participerai pas. Je n'ai rien à attendre ni du côté physique ni du côté moral." 

A.Artaud, fragments d'un journal d'Enfer


 

"Tous ceux qui regrettent leurs rêves, sans emporter de ces plongées dans une inconscience féconde un sentiment d'atroce nostalgie, sont des porcs. Le rêve est vrai. [...] Quand nous reverrons-nous? Quand le goût terreux de tes lèvres viendra-t'il à nouveau frôler l'anxiété de mon esprit? La terre est comme un touribillon de lèvres mortelles. La vie creuse devant nous le gouffre de toutes les caresses qui ont manqué."

 A.Artaud, l'Art et la Mort

 

 

"J'ai choisi le domaine de la douleur et de l'ombre comme d'autres celui du rayonnement et de l'entassement de la matière. Je ne travaille pas dans l'étendue d'un domaine quelconque. Je travaille dans l'unique durée."

A.Artaud, fragments d'un journal d'Enfer.

 

 


 


 

 



21/04/2012
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