Archive : septembre 2009
Journal retrouvé : les premiers jours post bac.
J'ai tant de bribes de cahiers commencées de partout, de ces cahiers qu'on noircit parcequ'on a un besoin pressant d'écrire, là tout de suite. Celui me parle, peut être pour vous sera-t'il obscur, je ne sais pas, je ne pense pas..
Septembre 2009 :
Déchirement . Ma main et mon ventre sentent encore la chaleur, cette chaleur qui s'éloigne avec le train sur le quai de la gare.
Matinée gâchée de tergiversation. Pour éviter la cafet bondée et infecte, ai voulu manger en ville. Quel sandwich? celui-ci? celui-là?une salade? Plus tard, demi-tour. Un stress atroce.
[...] X a la même voix que Y. Envie de voir Y. Pour lui dire ça ?
Suis allée courir au parc ce soir. Eau turquoise, pelouse ouvertes aux somnoleurs. Souvenirs d'ici ? Non, trop de souvenirs, fabriquer du présent. Casser des cailloux. A Cayenne. Survivre.
[...] Encore morne ce soir, leurs assiettes sont livides.
Sur ce quai dans ma poitrine, c'est la pôle d'un aimant que le train tire en sens inverse. A peine un sourire forcé pourtant. Et ce refectoire sordide, ces plats sans couleurs, ternes, opaques..et j'ai mangé pourtant.
Vomir mon être, vomir ce néant, vomir toute cette crasse. Ces deux demiers jours j'ai pourtant souvent eu l'estomac trop plein. Demain s'annonce rude. J'ai besoin d'écrire. Pleurer pour penser. Penser pour panser. Pleurer pour désinfecter. C'est ça : je suis infectée. Trop vide, trop agitée, et puis l'instant d'après trop lourde, trop pleine, puis effervescente. La déprime m'apaise. Le reste me prend du temps et des nerfs. Au diable tout, je surnagerai comme je peux. J'ai déjà besoin d'air ; et j'ai un sale goût sur les papilles.
Quand je fais mine de partir tu sembles me voir. Comme la tapisserie : c’est quand elle se décolle qu’on la remarque. Alors j’ai développé l’art de disparaître. Une éclipse. Un courant d’air qu’on ne voit soudain plus. Le sentiment de jouer un bon tour, et de retrouver sa liberté.