Le corps dans la main

Vétérans du malheur

 

Le secret de mon adaptation à la vie ? - J'ai changé de désespoir comme de chemise. 
Syllogismes de l'amertume. EM CIORAN

 

Moi aussi je me renouvelle : la dernière chemise endossée est celle d'une boulimie improbable, qui a succédé à celles de l'exclue chronique, de l'anorexique aveugle, de l'anorexique repentie, de l'anorexique en guérison, du martyr en études d'élite, de la solitaire qui croit se trouver..

 

 

 

 

Comme par une sorte de réflexe immuable, lorsqu'il a quitté la maison, la sensation de liberté m’a envahie.

Libre, mais pour peu de temps, il faut faire vite : fond de biscuit, garniture, fausse gourmandise. Je joue,sachant très bien que je m’arrête avant la fin du jeu. Cette fois pourtant je suis allée plus loin que d’habitude, je suis parvenue à ressentir le goût caractéristique du dégueulis..une fois, deux fois, encore et encore. Je devrais avoir honte d’écrire ces mots, mais non. Lorsque je n'ai plus pu respirer, le nez bouché, la face ravagée de larmes, j’ai décrété la fin,lâchement. 

C’est un peu comme avancer un peu plus loin dans les terres chaque fois, peut être qu’un jour je connaîtrais une bonne vraie crise de boulimie, l’estomac entier qui se chavire dans la cuvette.

 

 

 


Ironie du sort, je n’aurais jamais pensé que vomir serait un apprentissage si long..



 

 


 

 



19/08/2011
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