Le corps dans la main

Vol à moëlle

 

 

 

Pourquoi le sage voyage-t'il ? Et ces sages antiques qui n'ont jamais quitté leur ville? Pourquoi aspirer à l'Inde, à l'Afrique, aux terres originelles ? Peut-on prétendre à la richesse lorsqu'on immobile? Est-ce une démonstration de plus, une facette incontournable de l'apparence que nos photos de voyage, une fierté que l'on montre, ou une véritable construction ? 

On dit que l'on se trouve en voyage parceque l'on y est seul, confronté à l'autre, à l'étranger, aux coutumes désarçonnantes de l'ailleurs....mais si l'on est seul et hébété par sa propre civilisation, ne peut-on pas prétendre à la même introspection?  

Le voyage est-il une mode, un caprice, un échappatoire? 

Bourlinguer est un des rites initiatiques consensuels de notre civilisation occidentale. Peut-être suis-je juste amère, peut-être crois-je avoir ce désir parcequ'on le me le martèle. 

Et puis le voyage est une parenthèse lugubre, parcequ'il a un retour. Retour de grâce : si le contexte et le dépaysement total, l'ivresse de l'inconnu nous poussent dans le précipice du nouveau départ que nous aimerions tant, le chemin du retour réveille exactement les fantômes inversés. Et la seule conviction qui émane est que quoi que l'on fasse, jamais nous ne pourrons changer le SOI.

Sachant cela, faut-il encore partir? 

Eh bien, pour une fois, je serai tentée de répondre oui : pour le rêve, pour la magie, pour les paysages et la féérie du mouvement, pour l'exhaltation de la solitude et de la découverte.Pour la liberté.

Mais sans espoir de revenir autre. Il ne faut pas cracher sur les parenthèses. 

 

 


 




14/04/2012
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